Apprendre l’anglais : quelle initiation pour les jeunes enfants ?

Apprendre l’anglais : quelle initiation pour les jeunes enfants ?

De nombreuses formules d’apprentissage de l’anglais sont proposées pour les jeunes enfants. Mais, attention, l’assimilation d’une nouvelle langue est complexe ! Sans motivation réelle des petits – et un investissement certain de votre part –, cette initiation précoce risque de ne pas apporter le résultat attendu. Nos conseils.

Éveiller la curiosité des tout-petits

Le lundi et le vendredi, depuis septembre 2010, Elodie, 5 ans, rentre de l’école avec une baby-sitter franco-américaine. Ensemble, elles goûtent, puis jouent au memory ou encore chantent des comptines, le tout en anglais, jusqu’au retour des parents à 19h30.

“Nous avions besoin d’un mode de garde et regrettions qu’un éveil à l’anglais n’ait pu être organisé en maternelle. C’est ainsi que nous avons contacté Baby Speaking pour rechercher une nounou anglophone. Elodie est à un âge où l’on est très curieux, nous voulions saisir cette occasion pour qu’elle découvre une autre langue”, raconte Sophie, sa mère.

Laisser du temps aux jeunes enfants

Bilan deux mois plus tard : Elodie a “tout de suite accroché. Elle est très attentive, demande à réécouter son CD de comptines, mais répond encore en français à sa baby-sitter”, constate sa maman.

Rien d’étonnant à cela. “L’assimilation d’une nouvelle langue est un processus complexe”, souligne la psycholinguiste Maria Kihlstedt, qui a notamment collaboré aux méthodes de Baby Speaking : “Il faut garder en tête le temps qu’il a fallu au bébé avant de bien s’exprimer en français, alors qu’il l’entend tous les jours.”

Privilégier une initiation précoce… et patienter pour les résultats

“Les bébés apprennent une langue en action. Cette capacité – qui se perd après 6 ou 7 ans, âges à partir desquels on passe par des apprentissages plus formels – donne l’impression d’une certaine facilité, mais le chemin sera plus long”, renchérit Barbara Abdelilah-Bauer, linguiste et psychologue sociale.

Dans son ouvrage Le Défi des enfants bilingues, elle note qu’au début, les 8-10 ans et les collégiens avancent vite, mais que ce rythme s’essouffle au bout d’un ou deux ans. Dans le cas d’une initiation précoce, les “résultats ‘audibles’ se feront attendre”, prévient-elle. En revanche, les tout-petits qui en ont bénéficié ont une marge de progression plus forte à long terme. Bref, commencer tôt une autre langue est bénéfique, mais il faut savoir être patient !

S’investir et accompagner les enfants dans leur apprentissage de l’anglais

De retour en France après quelques années à Londres, Elisabeth a inscrit son aînée dans une école bilingue et fait appel à des nounous anglophones pour s’occuper de son cadet tous les soirs et le mercredi après-midi.

Au bout de 5 ans, le bilan est plutôt positif, mais représente un investissement financier et des efforts constants. Pour Elisabeth, d’ailleurs, ces choix prennent leur sens dans un projet familial. Elle et son mari gardent des contacts avec l’Angleterre, continuent à regarder des DVD en anglais, feuillettent des livres venus d’outre-Manche avec leurs enfants, etc.

“L’attitude des parents est cruciale” confirme Maria Kihlstedt, car “l’apprentissage doit se dérouler dans des conditions affectives favorables”. Leur implication peut aider l’enfant à s’intéresser à une langue dont il ne ressent pas la nécessité immédiate.

Barbara Abdelilah-Bauer invite d’ailleurs à prendre avec du recul avec l’image des tout-petits qui, tels des éponges, s’imprégneraient spontanément d’une langue étrangère. “Sans motivation, ils peuvent très bien rester imperméables à ce bain linguistique.”

Pour en savoir plus, retrouvez la suite du dossier sur le site VosQuestionsDeParents.fr :

Aurélie Djavadi pour VosQuestionsDeParents.fr

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